miércoles, 30 de noviembre de 2011

Panorama Social de l'Amérique Latine 2011: la situation Mexicaine

La Commission Economique Pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL) vient de publier le rapport "Panorama Social de l'Amérique Latine 2011", qui étudie certains aspects économiques et sociaux du sous-continent, comme les indices de pauvreté et inégalités, le marché du travail, la protection sociale ou les noyaux d'exclusion et de vulnérabilité.

En ce qui concerne la pauvreté, le rapport indique un taux de pauvreté de 31,4% sur l'ensemble du continent (et de 12,3% en ce qui concerne la pauvreté extrême), soit respectivement 177 millions de pauvres et 70 millions d'indigents, ce qui signifie que la pauvreté a reculé de 1,6 points entre 2009 et 2011. Durant cette période, seuls deux pays d'Amérique Latine ont vu leur taux de pauvreté croitre: le Honduras et le Mexique (+1,5% de pauvres et +2,1% de pauvreté extrême en ce qui concerne le Mexique).

Si le Mexique obtient les plus mauvais résultats en ce qui concerne l´évolution du nombre de personnes touchées par la pauvreté, il est en revanche le pays qui a vu les inégalités sociales diminuer de la manière la plus significative sur ces 3 dernières années, avec un indice de Gini en baisse de plus de 3 points. (Suivi par l'Uruguay avec -2.8 points et le Venezuela avec -2.2 points).

Autre chiffre intéressant en ce qui concerne le Mexique: la population de plus de 65 ans ayant accès à un système de retraite est passé de 19% á 47% entre 2000 et 2009 (5eme meilleur score derrière le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, le Chili et le Costa Rica). Il s'agit là aussi de la plus forte évolution en Amérique Latine lors de la dernière décennie.


Le rapport intégral en langue espagnole est disponible á l'adresse suivante: rapport CEPAL


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martes, 29 de noviembre de 2011

Un réseau de corruption découvert au sein de la Commission Fédérale d'Electricité



Le ministère de la Fonction Publique  (SFP pour ses sigles me espagnol) vient de mettre à jour un réseau de corruption au sein de la Commission Fédérale d'Electricité (CFE) qui aurait couté 1,3 milliards de pesos à l'institution, au profit d'une bande organisée de juges et avocats.

L'affaire a eu lieu dans l'Etat de Sinaloa, et a été découverte par la SFP qui a été alarmée par le nombre exponentiellement croissant de jugements rendus en défaveur de la CFE dans cet Etat (197 jugements perdus en 2005, 308 en 2006, 2 978 en 2007), et par l'étonnante rapidité a laquelle ces cas ont été résolus (entre 9 et 12 jours alors que la normale pour ce genre de jugements est d'entre 8 et 10 mois). Autre détail qui a mis la puce à l'oreille : la CFE n'a pas fait appel des décisions prises à son encontre dans 97% des cas.

Dans la grande majorité des cas, les mêmes juges, avocats de la CFE et experts légaux étaient présents, ce qui porte à croire à des entendements entre les différentes parties afin d'impartir des amendes à la CFE qui étaient ensuite partagées entre les juges, avocats et experts. 

Les avocats utilisaient des cas remontant aux années 60 et 70, époque à laquelle la CFE avait installé de nombreux câbles électriques dans les champs de paysans sans les indemniser, en obtenant de la part des cultivateurs le droit de plaider en leurs noms. Une fois le cas gagné, avec l'aide des juges coopérants, le butin était partagé sans que les paysans ne voient la couleur de l'argent.

viernes, 25 de noviembre de 2011

26 cadavres dans le centre de Guadalajara

26 corps répartis dans 3 camionnettes ont été abandonnés hier matin dans le centre de Guadalajara, la 2éme ville du pays qui a reçu les Jeux Panaméricains il y a quelques semaines (et la veille de l'inauguration du Festival du Livre, le plus important en langue espagnole).

La macabre découverte a eu lieu a proximité des Arcos Milenio, l'un des endroit les plus touristique de la ville. Les 3 véhicules, avec des plaques d'immatriculation de l'Etat de Mexico, ont été abandonnés de façon à obstruer la circulation. Les corps portaient la marque des Zetas, l'un des plus puissant groupe de narco qui sévit surtout dans le Nord du pays.

Ce massacre fait écho à la tuerie de 24 personnes le jour précédent dans 3 villages de l'Etat de Sinaloa, ce qui fait de cette semaine l'une des plus sanglante du le mandat de Felipe Calderón. Des narco-messages auraient été déposés avec les corps, précisant que ces tueries ne sont pas dirigées contre la population civile, et blâmant les gouvernements de Sinaloa et Jalisco.

On estime que la guerre contre le Narco a fait plus de 50 000 morts ces 5 dernières années.

jueves, 24 de noviembre de 2011

Le Hezbollah et le Hamas implantés au Mexique?

Lors d'un débat dans la campagne pour l'investiture du candidat Républicain pour l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le gouverneur du Texas Rick Perry et l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney ont été interrogés sur la situation du Mexique et l'insécurité que cela pourrait engendrer sur le territoire US.

Les réponses habituelles n'ont pas tardé à fuser: besoin de renforcer les contrôles à la frontière, augmentation du nombre de soldats aux abords du territoire Mexicain, utilisation d'avions sans pilotes, etc.Cependant les candidats républicains ont innové en mentionnant la présence de terroristes islamistes en territoire Mexicain, à travers les groupes radicaux du Hamas et du Hezbolah, qui chercheraient à s'infiltrer aux Etats-Unis afin d’y commettre des attentas.

La Ministre Mexicaine des Relations Extérieures, Espinosa Cantellano, a immédiatement réagit, déclarant que ces propos sont sans aucun fondement, et qu'ils ont eu lieu dans un contexte pré-électoral, invitant les candidats Républicains à plus de mesure dans leur propos.

martes, 22 de noviembre de 2011

Le Mexique a son “Black Friday”

Le Mexique tient son “Black Friday”. Le fameux vendredi noir étasunien, précédant le week-end de Thanksgiving et connu pour les scènes d’hystérie acquisitive qu’il provoque, a son petit frère Mexicain : « El buen fin ». Organisé à l’initiative de la Chambre Nationale de Commerce (CONACO) avec la participation de 180 000 entreprises nationales offrant des remises de 15 à 20%, encore loin des offres mirobolantes que l’on peut voir chez le voisin du Nord, « el buen fin » a donc eu lieu pour la première fois lors du pont de 3 jours commémorant la Révolution Mexicaine.
Les premiers résultats viennent d’être dévoilés par la CONACO, qui estime que les ventes par rapport à la même période l’an dernier ont connu une augmentation d’entre 30 et 35%, ce qui représente des ventes pour 1 milliard de pesos et pourrait permettre la sauvegarde de 200 000 emplois.
Si les résultats en termes d’affluence, de remises, et d’hystérie collective ne sont pas comparables avec le Vendredi Noir aux Etats-Unis, l’expérience s’avère cependant positive et devrait donc être reconduite l’an prochain à la même période.

viernes, 18 de noviembre de 2011

Disparition forcée de Rosendo Radilla: Le gouvernement s'excuse

Alors que l'Argentine et l'Uruguay viennent (ou sont en train) de condamner les responsables de disparitions forcées durant les régimes autoritaires de la fin du XXème siècle, le Mexique vient de s'excuser publiquement, et assez discrètement, sur un cas similaire qui a eu lieu en 1974 dans l'Etat de Guerrero.

Rosendo Radilla, petit fermier et leader social dans son village d'Atoyac de Álvarez, était aussi compositeur et chanteur de corridos, ces chansons typiques de la culture mexicaine, contant les aventures des fermiers tout autant que celles des narcotrafiquants.

La mauvaise idée de Radilla fut peut être de composer un corrido en l'honneur de Lucio Cabañas, professeur d'école communiste, créateur du Parti des Pauvres et combattants guérillero. D'autres corridos composés par Radilla traitaient des conditions des paysans dans cette région pauvre ou des massacres et répressions commis par les militaires.

En plein période de ce que l'on a appelé la “guerre sale", menée par le PRI (parti unique au pouvoir pendant 76 ans) contre les opposants politiques, et dont le symbole le plus médiatique fut la le massacre de Tlatelolco en 1968, Radilla disparait donc le 25 Aout 1974. On n’a plus jamais rien su de lui.

Ce n'est que très récemment que l'Etat Mexicain a décidé de faire un peu de lumière sur cette triste période, depuis 2000 en fait et la fin du règne du PRI (Vicente Fox fut le premier président non priista après 76 ans de parti unique). En 2008 la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme a présenté une demande contre l'Etat Mexicain pour le cas Radilla, qui vient donc d'aboutir sur les excuses publiques du Gouvernement de Calderón pour son implication dans la disparition de l'humble paysan.

miércoles, 16 de noviembre de 2011

AMLO promet 4 millions d’emplois en 40 jours s’il est élu

A peine investit par la gauche Mexicaine comme son représentant, AMLO commence tambour battant sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Le candidat qui à déjà réalisé une tournée dans tout le pays avec son parti MORENA, désormais inclus dans le front uni de gauche avec le PRD, le PT et le Mouvement Citoyen, a en effet annoncé la création de 7 millions d’emplois pour les jeunes, dont 4 millions pendant les 40 premiers jours de son mandat s’il parvenait à être élu.

L’emploi des jeunes est, selon AMLO, la meilleure façon d’en finir avec le narco qui ronge le pays et qui a été le cauchemar de l’administration Calderon, faisant plus de 35,000 morts durant son mandat.

En ce qui concerne la façon dont il compte créer ces emplois, les détails devraient être dévoilés dans les semaines à venir.

martes, 15 de noviembre de 2011

AMLO vs Ebrard, et le gagnant est..



Les résultats officiels de l'enquête auprès des partisans afin de désigner le représentant de la gauche mexicaine pour l'échéance présidentielle de 2012 viennent d'être dévoilés lors d'une conférence de presse où étaient présents les 2 candidats, à savoir Andres Manuel Lopez Obrador et Marcelo Ebrard.

C'est donc AMLO qui a été "élu" pour mener les socialistes vers une éventuelle première victoire, après 12 ans de règne du PAN et 76 de parti unique (PRI).

Marcelo Ebrard a immédiatement reconnu les résultats et félicité son prédécesseur à la mairie de Mexico, en lui proposant son soutien sans faille. AMLO devrait donc être le leader d'un front de gauche unifié comportant les partis PRD (Parti de la Révolution Démocratique) PT (Parti du Travail), Mouvement Citoyen et Mouvement de Régénération Nationale (Morena, parti fondé par AMLO lui même).

Les primaires socialistes version PRD



Les mexicains vont élire leur nouveau Président en 2012 (La Constitution ne permet pas de réélection, chaque Président étant limité à un unique mandat de 6 ans) et les différents partis politiques se penchent actuellement sur le choix de leur candidat.

Si la désignation des candidats du PAN, le parti du Président Calderón, et du PRI, favori de l’échéance 2012, devrait probablement se faire par consensus en interne, le parti de gauche PRD a quand à lui décidé de réaliser une enquête nationale auprès des partisans afin de désigner qui de Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) ou Marcelo Ebrard représentera le parti du soleil (en référence au logo).

La méthodologie de l’enquête reste floue pour le moment, ce qui a amené l’Institut Federal Electoral (IFE) à demander des précisions à la direction du PRD. Mais le plus important réside dans l’acceptation, de la part des 2 candidats, du processus de désignation interne et la promesse réciproque de reconnaitre les résultats et de soutenir inconditionnellement le vainqueur (fait d’autant plus important qu’au Mexique l’élection présidentielle se dispute en un seul tour)

Alors qui d’AMLO, ancien maire de México (2000 - 2005) et candidat malheureux lors de l’élection présidentielle de 2006 (résultat qu’il n’a jamais reconnu, arguant de fraude électorale et se déclarant président légitime) ou d’Ebrard, actuel maire de México, qui a obtenu en 2010 le Major Price (prix mondial au meilleur maire de grande ville) , sera désigné candidat ? Les résultats devraient être rendus publiques aujourd’hui en fin de journée.

lunes, 14 de noviembre de 2011

Elections du Gouverneur au Michoacán: victoire contestée du PRI

Ce week-end avait lieu l'élection du nouveau Gouverneur de l'Etat du Michoacán, l'un des fiefs du narco, qui compte parmi les Etats les plus violents du pays et qui a vu plusieurs politiciens locaux assassinés ces derniers mois.

Malgré les menaces, peu nombreux sont les incidents à déclarer, mais les résultats semblent ponctués d'irrégularités dans de nombreux endroits. C'est du moins ce que proclame le candidat du PRD (principal parti de gauche) Jesús Zambrano, qui réclame une nouvelle élection arguant que le Michoacán est désormais un narco-Etat corrompu.

Les membres du PAN dénoncent quand á eux les pressions exercées par les narcotrafficants dans certaines zones de la région afin de voir le PRI gagnant: menaces á la population en cas de défaite, pressions sur les membes du PAN afin qu'ils retirent leurs affichent et cessent les actes de campagne, et l'assassinat du maire de La Piedad il y a quelques semaines.

Les résultats donnent gagnant le PRI de Fausto Vallejo Figueroa avec 35%, devant le PAN avec 32% et le PRD donc qui compte 28% des suffrages.


A noter que le PAN était représenté par Luisa María Calderón Hinojosa, sœur du Président de la République, originaire de la région.

Pour voir le détail des résultats: clic ici


domingo, 13 de noviembre de 2011

Ministres qui tombent du ciel: malédiction, complot ou coincidences?

Apres l'accident d'hélicoptere du Vendredi 11 Novembre, qui a couté la vie au Ministre de l'Intérieur Francisco Blake Mora ainsi que des 6 personnes qui l'accompagnaient, le Mexique s'interroge sur la triste série d'accidents aeriens en cours. 

En effet Blake Mora est le troisième ministre à perdre la vie dans un accident de ce type lors des dernières années: en Novembre 2008 le Ministre de l'Intérieur Juan Camilo Mouriño s'était écrasé en avion dans le quartier de Polanco, à Mexico, et Ramon Martín Huerta, alors Ministre de la Sécurité Publique du Président Vicente Fox, a perdu la vie dans un accident d'hélicoptère en Septembre 2005.

A moins d'un an de l'élection présidentielle, et étant donné le contexte actuel Mexicain, des doutes surgissent un peu partout sur la possibilité d'un attentat, même si les conditions météorologiques déplorables ce jour là sont véridiques. Surtout, le fait que Mouriño et Blake Mora comptaient parmi les plus fideles lieutenants de Calderon, ce qui implique en premier lieu la lutte contre le narco, et les propos mêmes du Président disant que les raisons de l'accident seront éclaircies au plus vite (alors que le doute persiste sur les raisons de l'accident de Mouriño, 3 ans après les faits, et que le Secret d'Etat a été déclaré) ont entrainé une longue série d'hypothèses, au premier lieu desquelles une possible attaque du narco. 

En attendant, et quelques soient les raisons de ces tragédies, Felipe Calderón et le PAN se retrouvent dans une situation délicate en perdant l'un des fers de lance de la lutte anticriminelle au Mexique, politique menée tambour battant par le parti présidentiel mais jusqu'ici sans résultats.

combat Pacquiao - Marquez: les Mexicains crient au scandale

Le Mexique a apporté beaucoup à la Boxe, et inversement. Il s’agit de l’un des sport phare dans le pays. Les samedi soir de combats remplissent les bars et les canapés. Et samedi soir avait lieu, justement, l'un des combat les plus attendu de la planète Boxe, entre le champion philippin Manny Pacquiao, véritable idole et spécialement au Mexique, et le mexicain Juan Manuel Marquez, prétendant à la couronne mondiale.

Il s'agissait de la 3eme confrontation entre les 2 pugilistes, les deux combats précédents s'étant soldé par un match nul et une victoire de Pacman (surnom de Pacquiao) sur décision des juges. Ces 2 résultats ont sans cesse été remis en question par Marquez qui estime avoir gagné à chaque fois et avoir été lésé par les juges.

Et le choc de Samedi, une fois encore, est source de suspicion et de colère et a laissé à Marquez et au peuple Mexicain en général un sentiment d'injustice. Pacquiao a de nouveau été donné vainqueur aux points (2 juges donnant la victoire au philippin, le troisième décidant un match nul) alors que Marquez semblait mériter la victoire. Le public de Las Vegas, en grande majorité mexicain il est vrai, ne s'y trompait pas en sifflant la décision arbitrale et en interrompant Manny Pacquiao chaque fois que celui-ci voulait s'exprimer au micro.

Cette nouvelle défaite de Marquez pourrait signifier la fin de sa carrière, même si les analystes parlent déjà de l'éventualité d'un 4eme combat entre les deux hommes en 2012. 



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credit photo: Chris Farina